C’est assez étrange, en tant que lectrice, d’être citée par un auteur qu’on a lu et apprécié…
Découvrant votre site officiel, j’en profite pour vous exprimer mes remerciements. C’est drôle à dire, mais vous avez beaucoup compté dans ma vie sexuelle ! Comme certains le disent dans votre courrier des lecteurs, votre ouvrage est d’utilité publique !
Comme trop de femmes, ma vie sexuelle a été trop longtemps douloureuse. Le plaisir m’est resté trop longtemps inaccessible, limité à quelques sensations, certes pas désagréables pour certaines. Mais tellement loin de ce que l’on s’imagine quand on est jeune… La société nous parle d’un plaisir fou, des explosions rouges, jaunes, bleues de jouissance. Et moi, je ne connaissais que quelques chatouillis, des demi soupirs… et puis beaucoup d’ennui, les premières minutes passées. De la douleur parfois. Quand mon partenaire exprimait l’envie de faire l’amour, je me forçais trop souvent à y passer, la corvée conjugale… Quel dommage ! Lui, à n’en pas douter, prenait son pied, et moi, je restais à l’écart, simple objet, indispensable, mais pas dans le coup…
L’éducation des jeunes filles est de ce côté très lacunaire. Quoi, on ne m’avait rien dit ?? Cette société qui place le plaisir au plus haut des cieux, comment peut-elle en même temps condamner la masturbation. Et du coup, mettre la moitié de l’humanité en dehors du terrain de jeu ? Non, ce n’est pas un plaisir solitaire, c’est le début d’une belle entente.
Mais cela aura été un long chemin tout de même. L’orgasme qu’on voit dans les films sans les mains, il aura fallu du temps pour que je cesse d’en faire le Saint Graal ! A trop vouloir être normale, on oublie qu’on est juste un individu, unique et mystérieux ! C’est donc en lisant votre livre que j’ai admis que j’y étais arrivée, finalement. Que j’ai cessé de me voir comme un truc mal fait, incapable de jouir comme tout le monde semblait jouir… Cela a commencé par une petite déception, bien sûr : alors c’est vrai, je ne peux pas faire mieux ? Et puis cette constatation passée, le champ des possibles s’est ouvert. En acceptant son corps, on se prépare à des choses merveilleuses…
Alors, voilà, merci à vous, monsieur, vous m’avez permis de participer pleinement au grand jeu. Un brin d’éducation, et beaucoup de jeu à deux, devrait permettre à beaucoup de femmes de s’y retrouver, elles aussi, nous pour qui le plaisir n’est pas donné comme aux hommes… Vous nous permettez de faire la moitié du chemin : merci !
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